Americanah
Americanah
Chimamanda Ngozie Adichie
Roman contemporain, voyage
685 pages
Folio poche
31/12/2014
« En descendant de l'avion à Lagos, j'ai eu l'impression d'avoir cessé d'être noire. »
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique qui compte bien la rejoindre.
Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque soudainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés?
Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux États-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria.
J'ai lu ce livre grâce à la #CroisièreLittéraireAuFéminin organisée par @Laurasreading au mois de juin. Comme pour la précédente, cette lecture fût une magnifique découverte. J'ai même préféré ce roman à celui de mai. Dans ce livre, on nous parle de "dépaysement" mais c'est plus que ça. Ifemelu est une femme nigériane, elle est née au Nigéria mais elle déménage en Amérique pour faire ses études. Elle a vécu en Amérique durant 13 ans et ce livre nous raconte simplement sa vie et sa décision de rentrer au pays. Sa vie et celle de son amour de jeunesse, Obinze. Ce n'est pas un roman d'action, ce livre nous parle simplement mais magnifiquement de la vie. Dans les discussions qu'il y a eut autour de cette lecture commune, j'ai lu que beaucoup trouvaient qu'il y avait des longueurs, personnellement, je ne l'ai pas du tout ressenti. C'est effectivement un livre lent, au sens où on peut passer de très long moment sur une même idée mais j'ai l'impression que tout ce qui était dit avait son importance, son impact. Dans ce livre, on nous parle de racisme, de la différence entre être un noir Américain et un noir Africain vivant en Amérique, d'intégration, de vie et un peu d'amour. L'écriture est fluide et belle, ce roman se lit sans aucune difficulté, il est bouleversant et très intéressant. En bref, ce roman fût pour moi une magnifique découverte qui restera longtemps dans mes souvenirs car il m'a appris énormément sur de très nombreux sujets.
En somme, c'est un livre que je conseille même si, selon votre humeur ou vos préférences littéraires, il vous paraitra peut-être avoir quelques longueurs...
"Comme elles sortaient du magasin, Ifemelu dit : J'attendais qu'elle demande si c'était celle qui avait deux yeux ou celle qui avait deux jambes. Pourquoi n'a-t-elle pas simplement demandé : "Etait-ce la fille noire ou la blanche ?" Ginika rit. "Parce que nous sommes en Amérique. On est supposé ne pas remarquer certaines choses."
"Au fil du temps, elle était devenue capable de distinguer, parfois simplement d'après l'apparence et la démarche, mais le plus souvent d'après l'allure et le comportement, cette subtile empreinte que la culture apposée sur chacun."
"Alexa, et les autres invités, peut-être même Georgina, comprenaient tous la fuite devant la guerre, devant la pauvreté qui broyait l'âme humaine, mais ils étaient incapables de comprendre le besoin d'échapper à la léthargie pesante du manque de choix. Ils ne comprenaient pas que des gens comme lui, qui avaient été bien nourris, n'avaient pas manqué d'eau, mais étaient englués dans l'insatisfaction, conditionnés depuis leur naissance à regarder ailleurs, éternellement convaincus que la vie véritable se déroulait dans cet ailleurs, étaient toujours prêts à commettre des actes dangereux, des actes illégaux, pour pouvoir partir, bien qu'aucun d'entre eux ne meure de faim, n'ait été violé, ou ne fuie des villages incendiés, simplement avide d'avoir le choix, avide de certitude."
"Expulsé." Ce mot faisait de lui un être inanimé. Un chose privée de respiration et d'esprit. Une chose.
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