La Rue qui nous Sépare

La rue qui nous sépare
Célia Samba

Réaliste, pauvreté
20/01/2021
Hachette romans
394 pages

Noémia a dix-neuf ans, Tristan vingt et un. 

Ils se croisent tous les jours, ils se plaisent, c’est évident.

Mais Noémia est étudiante et Tristan est sans-abri. 

Entre eux, il y a le froid, la société; entre eux, il y a la rue… qui pourrait se révéler difficile à traverser.

Ce livre m'a énormément plu. J'ai adoré les thèmes, j'ai adoré les personnages, j'ai adoré l'écriture, bref, c'était vraiment une superbe découverte. Cette histoire nous parle de Noémia qui rencontre un jour un jeune sans abris et décide de lui offrir une crêpe. Elle va le recroiser régulièrement, tous les jours, puis faire sa connaissance et finir par tomber amoureuse de lui. Mais, l'amour avec une personne sans domicile est difficile à assumer. D'ailleurs, Tristan de son côté ne se sent pas non plus prêt à avoir une vraie relation avec Mia. J'ai beaucoup aimé l'écriture de l'autrice. En effet, on passe d'un point de vue à l'autre sans être prévenu : c'est une narration à focalisation zéro et j'adore ce concept. Ça nous permet de connaitre tous les personnages, de les apprécier à leur juste valeur. J'ai beaucoup aimé les passés des personnages, tout n'est pas dit, certaines part d'ombres demeurent mais tout est compréhensible et vraisemblable. On a envie de les consoler, on a envie de les aider, on s'y attache quoi ! Par contre, j'était un peu déçue de ne connaitre Valentin et Joanna qu'à la fin du livre. En effet, j'ai trouvé les personnages vraiment intéressants et j'aurais aimé les connaitre plus tôt pour passer d'avantage de temps avec eux. Après, il est vrai que si on avait d'avantage connu ces deux personnages, d'autres choses auraient probablement dû se passer autrement donc je comprend ce choix mais comme je les aimais vraiment bien, j'étais triste de les voir si peu. Les thèmes abordés : la pauvreté, les passifs lourds, les difficultés sociales, le harcèlement, etc. étaient passionnants et très bien écrit. L'écriture était fluide et sensible : on s'attachait aux personnages mais on n'avait pas pitié d'eux. C'était très agréable. J'ai également adoré le concept de la fin. J'adore pouvoir rêver que ça se finit bien même si, malheureusement, la première fin est plus crédible. Bref, c'est un roman que j'ai vraiment adoré, j'espère pouvoir en découvrir d'autres de cette autrice...

Je vous recommande ce roman sans hésitez, il est bien écrit, ses personnages sont attachants, il est aussi bouleversant de réalisme. Vous ne pourrez qu'apprécier Noémia et Tristan qui sont vraiment séduisants et vous pourrez savourer l'écriture fluide et les thèmes abordés par l'autrice.

"Peut-être devait-elle lui donner de l'argent ? Elle se sentit mal à l'aise à cette idée. Dans cette société, l'argent classait les individus des plus aisés aux oubliés. Ce jeune homme possédait la même valeur humaine, pourtant l'échelle verticale des richesses la plaçait au-dessus de lui: cette idée la révulsait."

"On vit dans un monde où l'argent et le bénéfice règnent en maître absolus, les choix de nos gouvernements entraînent chaque jour un peu plus de précarité, et tout le monde s'en fout ! Moi, ça me révolte."