Si c'est un homme

Si c'est un homme
Primo Levi

Guerre, récit, témoignage
218 pages
Pocket
01/01/1988

Ce livre est sans conteste l'un des témoignages les plus bouleversants sur l'expérience indicible des camps d'extermination. Primo Levi y décrit la folie meurtrière du nazisme qui culmine dans la négation de l'appartenance des juifs à l'humanité. Le passage où l'auteur décrit le regard de ce dignitaire nazi qui lui parle sans le voir, comme s'il était transparent et n'existait pas en tant qu'homme, figure parmi les pages qui font le mieux comprendre que l'holocauste a d'abord été une négation de l'humain en l'autre. 
Si rien ne prédisposait l'ingénieur chimiste qu'était Primo Levi à écrire, son témoignage est pourtant devenu un livre qu'il importe à chaque membre de l'espèce humaine d'avoir lu pour que la nuit et le brouillard de l'oubli ne recouvrent pas à tout jamais le souvenir de l'innommable, pour que jamais plus la question de savoir "si c'est un homme" ne se pose. 
De ce devoir de mémoire, l'auteur s'est acquitté avant de mettre fin à ses jours, tant il semble difficile de vivre hanté par les fantômes de ces corps martyrisés et de ces voix étouffées. Paul Klein

Un roman bouleversant. Ce témoignage nous parle de la guerre, il nous en parle en direct. Ce n'est pas romancé et c'est très dur mais c'est important. C'est important pour comprendre, c'est important pour ne pas oublier. Dans la société actuelle, j'ai trouvé que lire ce témoignage est d'autant plus important, la montée des extrémismes battant à nouveau son plein, se souvenir et ne pas oublier le passé est très important, je dirai même que c'est un devoir. J'ai lu ce livre, je l'ai dévoré et j'en suis retourné, c'est évident comme tous témoignages directs de la guerre et plus encore de l'intérieur des camps, ce livre est bouleversant. J'ai beaucoup aimé l'écriture, l'auteur l'explique lui-même à la fin qu'il a tenté d'écrire sans y mettre trop d'émotions pas pour ne pas qu'on soit touché mais pour ne pas ressentir de pitié. Ce livre nous parle de faits, il nous raconte des faits, pas des émotions et ça le rend d'autant plus choquant. Ce témoignage n'est pas une accusation, c'est une explication, l'auteur témoigne et c'est tout. Il ne dénonce pas réellement de coupable, nous ne trouvons d'ailleurs que très peu de noms dans ce livre mais il raconte ce qu'il a vécu, son manque de peur, son manque d'émotions, sa façon de survivre. C'est terrible, c'est à lire et à faire lire sans modération car se souvenir est important : la mémoire est un enjeu sociétal. On ne peut pas ne pas savoir. 

 Je dirai donc, lisez ce livre et souvenez vous  quelle point l'homme peut devenir mauvais mais également à quel point certains hommes sont bons, ça aide...

Face à l'inextricable dédale de ce monde infernal : est-il vraiment nécessaire d'élaborer un système et de l'appliquer ? N'est)il pas plus salutaire de prendre conscience qu'on a pas de système ?