L'Anomalie
Dystopie, science-fiction
327 pages
Gallimard
20/08/2020
"Il est une chose admirable qui surpasse toujours la connaissance, l’intelligence, et même le génie, c’est l’incompréhension."
En juin 2021, un événement insensé bouleverse les vies de centaines d’hommes et de femmes, tous passagers d’un vol Paris - New York. Parmi eux : Blake, père de famille respectable et néanmoins tueur à gages ; Slimboy, pop star nigériane, las de vivre dans le mensonge ; Joanna, redoutable avocate rattrapée par ses failles ; ou encore Victor Miesel, écrivain confidentiel soudain devenu culte.
Roman virtuose où la logique rencontre le magique, 'L’Anomalie' explore cette part de nous-même qui nous échappe.
J'ai lu ce livre dans le cadre du "prix Goncourt Belgique". Avec plusieurs élèves de mon université, nous lisons les sélections du Goncourt et élisons notre favori que nous allons devoir aller défendre devant d'autres élèves d'autres universités.
Ce roman m'a beaucoup plu. C'est un roman qu'il faut lire maintenant car c'est une dystopie qui se passe à un moment précis, en mars 2021. Je suis une grande fan de dystopies, j'en ai lu quelques unes... J'ai peur de trop vous en dire donc je vais tenter de vous donner mon avis sans vous spolier... J'avoue qu'au départ je n'étais pas très emballée. Je connais les dystopies, elle ne m'a pas parue extraordinaire par rapport à ce que j'avais déjà lu. Mais il est vrai qu'elle porte quelque chose en plus, c'est un côté philosophique qui m'a bien plu. Au début, on se demande ce qu'il se passe, on voit la vie de plusieurs personnages, à chaque chapitre, c'est un nouveau personnage: on ne sait pas très bien ce qui les relie mais on le devine assez rapidement, c'est un voyage en avion. Ensuite, vient le moment de la découverte de l'Anomalie. À ce moment, la vraie dystopie commence, c'est de la science-fiction pure c'est impossible mais c'est si proche de notre époque qu'on se demande quand même si ce n'est pas réel... On veut savoir ce que c'est que cette Anomalie, comment ça se fait qu'elle existe,... Tout cela, je dois vous l'avouer, même si j'ai lu rapidement pour connaître la fin, ne m'a pas beaucoup étonnée ou surprise, ça reste une histoire "connue". Mais ce que j'ai réellement apprécié, ce qui changeait d'une dystopie plus commune, c'était ce côté philosophique et cette fin inhabituelle. Ça ça m'a marqué et ça m'a énormément plu. Ce n'est pas une simple dystopie, c'est un roman qui fait réfléchir et je trouve que l'histoire de chaque personnage nous fait réfléchir sur de nombreux points différents, sur de nombreux sujets importants.
Je vous conseille donc cette dystopie, qui dans le fil conducteur de l'histoire n'est peut-être pas très novateur mais n'empêche en rien le fait d'être addictive et qui par ses personnages, ses côtés philosophiques, ses réflexions est vraiment extraordinaire.
"Le mathématicien observe cet homme primaire, et il se conforte dans l’idée désespérante qu’en additionnant des obscurités individuelles on obtient rarement une lumière collective."
"Personne ne vit assez longtemps pour savoir à quel point personne ne s'intéresse à personne."
"Blake fait sa vie de la mort des autres. S'il vous plaît, pas de leçon de morale. Si on veut discuter éthique, il est prêt à répondre statistiques. Parce que- et Blake s'excuse- lorsqu'un ministre de la Santé coupe dans le budget, qu'il supprime ici un scanner, là un médecin, là encore un service de réanimation, il se doute bien qu'il raccourcit de pas mal l'existence de milliers d'inconnus. Responsable, pas coupable, air connu."
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