Mes fous
Mes fous
Jean-Pierre Martin
Récit de vie, folie
27/08/2020
160 pages
Editions de l'Olivier
Sandor est perplexe.
"Est-ce que j'attire les fous, ou bien est-ce moi qui cherche leur compagnie ?"
Dès qu'il sort de chez lui, ces corps errants l'abordent et s'accrochent à sa personne, faisant de lui le dépositaire de leurs récits extravagants. Il y a Dédé, le fou météo. Laetitia et ses visions étranges. Madame Brandoux, qui jure toute la journée contre le monde entier. Et bien d'autres encore.
Sandor se demande s'il n'est pas fou lui-même. D'autant que Constance, sa fille, est atteinte d'une terrible maladie psychique qui l'isole du reste du monde...
Avec sensibilité, avec humour, avec désespoir, Jean-Pierre Martin raconte ceux qui butent, qui penchent, qui chantent la journée et hurlent la nuit.
J'ai lu ce livre dans le cadre du "prix Goncourt Belgique". Avec plusieurs élèves de mon université, nous lisons les sélections du Goncourt et élisons notre favori que nous allons devoir aller défendre devant d'autres élèves d'autres universités.
J'ai trouvé ce livre intriguant. L'écriture est peu familière, assez atypique pour un roman. Elle est principalement composée de phrases courtes (Sujet+Verbe+Complément) mais contient également de temps en temps des phrases très longues qui semblent assez inappropriées par rapport au reste. Quand on voit le titre, ça n'a rien d'étonnant mais ce n'est pas dans mes habitudes de lectures cela m'a donc assez surprise... Le roman nous parle de fous et est écrit de manière folle d'une certaine manière. On a l'impression d'être dans la tête d'une personne et d'assister directement à ses pensées sans filtre et de sauter d'une pensée à une autre sans réelle cohérence, c'est assez perturbant. Malheureusement, ce roman était également très court et je n'ai donc pas particulièrement aimé. C'est vrai que j'ai l'habitude des briques dans lesquelles on a tout le temps de s'attacher aux personnages et ici, ce fût loin d'être le cas. Je n'ai pas aimé les personnages secondaires mais je n'ai pas non plus aimé Sandor, le personnage principal qui n'était pas assez attachant, ni assez cohérent pour moi. Le livre et l'histoire en elle-même m'ont quant à eux beaucoup fait réfléchir. Mais je n'ai pas aimé la forme. Même si le fond m'a semblé des plus intéressant, la forme m'a empêcher de plonger complètement dans ce roman. Je suis donc sortie de ce roman avec une impression de manque, d'être passée à côté de quelque chose.
Ce roman n'était donc pas un coup de coeur, mais c'était un roman profond qui m'a fait réfléchir à pas mal de chose. Je vous le recommande si vous appréciez les romans courts et très intéressant.
"Fou n’est pas le mot, même si je le prononce avec affection. Je préfère dire : corps errants."
"Le fou, c’est d’abord celui qui est sans interlocuteur."
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